Posted by laurentpailhes

Surprise

Moi, j’aime les surprises
Pas trop les gens qui se déguisent
En trompe l’oeil

Moi, j’aime aussi la banquise
Et ses habitants qui fondent
Comme neige au soleil

Moi, j’aime pas ceux qui s’enlisent
Dans leur suffisance qui ne trompe plus
Que ceux qui ont trop faim

Moi, j’aime les insoumises
Qui soutiennent mon regard oblique
Et disparaissent d’un commun accord

Moi, j’aime ta bouche exquise
Tes idées larges et tes jupes courtes
Et ton rythme à foison

Moi, j’aime pas ceux qui s’enlisent
Dans leur suffisance qui ne trompe plus
Que ceux qui ont trop faim

Trop faim pour demander des comptes
Trop faim pour demander des comptes

Et si jamais tu te déguises
N’oublie pas de me dire en quoi
Je ne veux pas de surprises
Avec toi

Quasimodo

Je suis le quasimodo de la chanson actuelle
Tu es l’étoile qui danse dans la nuit
Il est parti sans laisser de traces
Elle s’oublie en attendant son trépas
Ils ont tout essayé pour coller la faute à d’autres
A l’étranger d’abord et quand ça n’a plus suffit
Ils ont commencé à se dévorer entre eux, comme des bêtes
Ce que je n’ai jamais compris, c’est que leur ventre était déjà plein
On ne voyait pas leurs côtes, leurs visages étaient joufflus
Rougeauds même chez certains, comme s’ils buvaient trop de vin
Rouge ou blanc, peu importe la couleur, l’effet reste le même

A trop faire du surplace, on finit par s’encrouter
Je proclame haut et fort que cette situation a assez duré
Ils ne veulent pas l’entendre et préfèreront me lyncher
Elles ne veulent plus voir combien ils se trompent
Elles préfèrent continuer de tricoter des bas de laine
Tu es l’étoile qui danse dans la nuit

Je suis le quasimodo de la chanson actuelle
Tu es l’étoile qui danse dans la nuit
Nous avons tout pour nous, y compris un semblant de paix
Mais la quête du bonheur n’est pas identifiée
Elles l’ont bien compris et se mettent à louvoyer
Entre ciel et terre, contre vents et marée, elles ont tout pour plaire
Tu es l’étoile qui danse dans la nuit

Corner

The train is screaming high into my ears
I’m clean and can hardly bear the pressure
My mind is wandering far away
Deep inside the open sea
And she’s calling me, she’s calling me, she’s calling me

I am waiting at the corner of my mind
Waiting to make a simple choice
I told you babe, give me some time
I am waiting at the corner of my mind

I can’t believe I’m giving one more chance
One more chance to bear the chaos
The chaos of crawling mice and men
Killing as many as they can
And she’s calling me, she’s calling me, she’s calling me

I am waiting at the corner of my mind
Waiting to make a simple choice
I told you babe, give me some time
I am waiting at the corner of my mind

The train is screaming high into my ears
I’m clean and can hardly bear the pressure
I hope my love won’t forget me over there
Deep inside the open sea
And she’s calling me, she’s calling me, she’s calling me

Du temps au musée

Le responsable commercial s’est barré avec le fichier complet des clients
Je ne souhaite même plus le poursuivre depuis que j’écris des poèmes
Le carnet de commandes flirte avec le découvert bancaire
Et le RSI m’envoie toujours des injonctions d’office
C’était pourtant bien parti, les clients m’adoraient
Ils ont même voulu que je passe à la télé

C’est dire si mon entreprise apportait un plus à la collectivité
Encore un effort et j’aurais pu entrer au panthéon just’à côté d’autres êtres illustres
Mais voilà, la vie n’est pas une longue longue longue ligne droite
En particulier quand ceux qui font marcher le monde préfère en jouer
Et font plonger sans vergogne des millions dans la précarité, des millions vous m’entendez
En faisant des parties d’échec dans leurs jets très privés

Depuis que j’ai commencé à passer du temps au musée
Je me suis passionné pour l’art de l’Océanie

Mais voilà un jour, à 8 heures, ils ont débarqué
Ils ont pris quelques-uns de mes meubles et ont déclaré :
« Si, sous trois mois, vous ne regagnez pas en productivité
Le contrat sera résigné et votre compte banni »
Alors, j’ai convoqué l’ensemble du personnel et leur ai annoncé la nouvelle
Attention les gars, il faudrait voir un peu à se mobiliser
Il faudrait voir un peu à se motiver
Il faudrait voir à se sentir un peu plus concerné, concerné ouais

Puis je suis retourné passer du temps au musée
Je me suis passionné pour l’art de l’Océanie
Puis pour les masques africains, tibétains ou de Mongolie

Depuis que j’ai commencé à passer du temps au musée
Je me suis passionné pour l’art de l’Océanie

Un tableau bizarre

Ça c’est un tableau bizarre
Cet homme dans la chaise roulante
Juste à côté du banc de bois, la tête penchée vers sa radio,
Il suit de près le tour de France

Ça c’est un tableau bizarre
La voix du speaker qui annonce
Par bribes stridentes, les évolutions de l’étape
Cette voix le retient-il à la vie ?

Cet homme a peur
Il voit sa vie s’assombrir malgré les commandes de son cerveau
Il se résigne parfois
Mais un nouveau désir de vivre le réveille et remue le couteau

Et dans un rêve un peu fou
Il soupire et chancelle
Il soupire et chancelle, se remet en selle
Il soupire comme dans ses rêves
Dans son tableau bizarre

Ça c’est un tableau bizarre
Cet homme dans la chaise roulante
Juste à côté du banc de bois, a mis des lunettes de soleil
Est-ce le soleil qui le gêne ?

Ça c’est un tableau bizarre
Le vainqueur est annoncé
Il éteint sa radio et ne veut pas que je soupçonne
Le désarroi dans ses yeux

Mais vas-y mon vieux
Crie ta haîne au monde, pourquoi t’a-t-on cloué dans cette chaise immonde ?
Y-a-t-il un bon dieu ?
Sur cette terre ronde qui daigne se montrer avant que tu ne tombes

Et moi, je reste là
Moi, j’ai envie de t’entendre
Crie que tu existes, que la vie est belle
Que la vie est belle même si elle n’est pas rose
Dans ton tableau bizarre

Soleil de plomb

Soleil de plomb du haut de la colline
Son étalon a trouvé l’hiver long
Désir dans une poche, charme dans l’autre
Le canon moulé dans son jean, il se radine
Tout doux, tout spleen
Ligotant son fardeau, il pense à l’ami Jo
Le vendeur de peaux

La lourde du café claque d’un coup de pied
Le barman hébété garde la main levée
Il commande un Bourbon et s’accoude au comptoir
L’instinct de la haine pétrifie les regards
Tout doux, tout spleen
Boutonnant son Denim, il siffle l’étalon (Un coup d’éperon)

Gentes dames folles de lui
Le sourire du paradis
Conquérir l’original
Vivre la quête du graal
Dans ta colline
Rends-les coquines
Sors ton canon, tes munitions

Chargé du tribu de sa campagne
Son étalon se fond dans la montagne
Ne pleurez plus, gentes dames
Il reviendra tout feu, tout flamme
Tout doux, tout spleen
Il reviendra promis embraser vos nuits
Vos longues nuits
Vos longues nuits
Trop longues nuits

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